Les mois se succèdent. Les bars, salles de concerts, de spectacles, de danse, de cinéma, d’expositions, discothèques, restaurants, musées... les lieux de fêtes et de culture restent fermés.
Et, depuis le 16 janvier 2021, un couvre-feu s'applique de 18h à 6h sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Munie de mon attestation dérogatoire, le soir venu, je photographie les nuits perdues.
Extraits de la série.
4 séries photographiques. 4 temps : 1er confinement / 2eme où le périmètre est délimité (espace et temps) / Couvre feu / Temps de l'après.
D’une introspection joyeuse, contemplant la nature, m'enfonçant dans les Limites jusqu'à la nuit sombre puis enfin une issue.
Les isolements et les protocoles s'enchaînent. Tour à tour utilisant la forme d'un journal intime avec Komoru, les dispositifs se suivent rythmant des quotidiens jusqu'à la série photographique narrative où une fiction, Nuits Perdues, laisse entrevoir des personnages principaux inanimés dans les vitrines des magasins au milieu des rues vides. S’y cache aussi le songe et la mélancolie d'un temps d'ivresse de la rencontre.
Enfin le 4ème volet, Les rapprochements propose une respiration. Je photographie les gens et me délecte des corps qui se retrouvent enfin et s'enlacent jusqu'à l'amour. De la sidération aux manques jusqu’aux retrouvailles.
Figée, suspendue dans une forme de réalisme vers celle d’une fiction. Je suis un protocole et m'en échappe dans Les Nuits Perdues sous couvre-feu. Marquage de 4 temps qui nous ont toutes et tous changé·e·s.
Avec Les Rapprochements, tel un besoin vital de retrouver les gens et avec eux·elles la photographie de rue, je m’approche de toutes et tous sans limite d’ages, de couleur de peau, de genre, d'orientation sexuelle et jusqu'à ce que 3 corps s'enlacent.
J'observe les histoires de rapprochements, de désirs et d'amour.
4 temps chacun marqué par des vertiges suspendus.